« Chéri, y a que du foot à la télé… » Sorties DVD Juin N°2

Publié le par Wolf Tone

Il y a eu un brin de soleil aujourd’hui, après tant de jours pluvieux. Du coup, je me dis que Juin sera pas si mal, finalement, et je décide dans la foulée un ralentissement au frein à main des cigarettes. Mon côté marseillais peut-être, toujours tout exagérer. Puis, sans rien y comprendre, il y a eu France – Roumanie, et pour moi le ciel s’est assombri. Quel match de merde… C’est donc en mâchonnant le même chewing-gum depuis plus de deux heures, et avec les coronès bien remontées que je décide de continuer mon œuvre, d’être présent à vos côtés pour vous souffler le bon choix…

 

Bon, d’un autre côté, certains se font d’eux même : du 09/06 au 11/06, sortent en vrac : « Le cœur des hommes 2 » de Marc Esposito. A se demander ce qu’il a le plus raté dans sa vie ce mec : « Studio Magasine » ou ses films ? La facilité dirait les deux, mais j’avoue me poser encore la question. Puis « L’auberge Rouge », dont je vous donne le visuel, histoire de vous faire prendre conscience de ce qu’est l’entertainment à la française. Au fait, vous saviez que Gérard Krawczyk, le gars derrière « çà », ben il a fait aussi « L’été en pente douce », « Je hais les acteurs » d’une part, et « Taxi 2,3 et 4 » ? Pas moi. Ca sert Allociné, parfois… Enfin, un grand cas de schizophrénie. Et pour en finir avec les daubes kejaipavuékejeverréjamai, « Les deux mondes » de Daniel Cohen. Avec Benoît Poelvoorde. Rien d’autre à dire, pour le coup, je fait vraiment très court…

 

Sinon, il y a une autre daube, mais elle, elle mérite qu’on s’y arrête. « Saw 4 », de Darren Lynn Bousman ( j’adore ce nom !!! Bousman… ). Le premier, avouons le, je l’avais bien aimé. A la différence d’Elo qui hurla presque son indignation durant un bon ¼ d’heure face à tant de défauts aux 24 images/sec ( faut en vouloir aussi pour amener Elo voir un « Saw » ). Bien entendu, le gars et son comparse d’alors, James Wan ( « Dead Silence », remember ? ) ont pompé à peu prêt tout pour faire un grand rien, mais un rien qui avait encore un peu de gnac et dont le côté foutraque avait un je ne sais quoi de rafraîchissant. Ce fut donc avec un certain plaisir que j’allasse ( j’ai bon ? ) voir le n°2… qui me fit presque hurler mon indignation tatati, tatata. Le plaisir malsain de la torture sans intérêt ni réflexion poussé à un tel niveau m’avait fait l’impression d’un trop plein. Une injure. Voilà, c’est ça : une franchise à ce point vulgaire et malsaine est une véritable injure au cinéma de genre. Alors je fis l’impasse sur le 3, MAIS comme je suis un gars consciencieux, je me suis télé… loué le 4, qui sort donc ce mois ci. Et deux choses me frappe à la vision de ce film : primo, soit je me suis carrément blindé au gore suintant, soit le Bousman s’est assagi, secondo, je n’ai strictement rien compris au scénario. Donc au film. J’imagine que voir le 3 est préférable, mais ce que je me dis surtout, c’est que l’homme bouse devrait arrêter le cinoche. Toujours les mêmes défauts graphiques ( lumière à chier, montage ultra cut avec la caméra-qui-fait-vomir, une spécialité Saw ! ), avec en prime une tentative de construction en Flash-back que même Nolan n’aurait pas osé…

 

 

Là, par contre, on va s’arrêter un petit moment sur le cas « Je suis une légende » de Francis Lawrence. Ceux qui ont lu le chef d’œuvre de Richard Matheson risque de se prendre une sacré claque, et voudront la peau de ce foutu Lawrence. Les autres… Il faut avouer qu’ils pourront prendre un vrai plaisir et regretteront juste une fin « à l’américaine ». Mais je vous en supplie, après avoir vu le film, achetez le livre. Et là, vous comprendrez.

Artistiquement, Lawrence a un certain talent, c’est indéniable. Il sait créer un univers, même s’il est aseptisé, il sait donner corps à un monde. Il l’avait déjà prouvé avec son « Constantine ». Peut-être trop clippesque pour certains, mais visuellement parfois somptueux. Autant dire qu’il récidive avec « Je suis une légende ». Oui, ça fait plaisir de voir un réalisateur de blockbusters prendre son temps, oui, Will Smith trouve là un de ses meilleurs rôles. Et à la limite, cette fameuse fin « à l’américaine » aurait pu être vu comme un simple reflet d’une société de plus en plus religieuse. Or c’est plus grave : faire de « Constantine » une grande pub anti tabac ne me gênait pas tant que ça, car il n’avait pour base « qu’un » comics ( l’excellent « Hellblazer », mais pas non plus indispensable ), mais « Je suis… » prend ses racines dans un roman fondateur de la SF. Alors, transformer ce qui est une réflexion sur la naissance des religions, édulcorer une œuvre aussi noire et désespérée, pour en faire une bondieuserie de plus, c’est inacceptable. Combien de spectateurs, ciné et télé, feront l’effort de lire le roman ? Peu, trop peu. D’ici quelques années, le message jeté à la face de notre con de monde par Matheson sera perdu au milieu de l’ignoble propagande chrétienne de Lawrence. Et ça, c’est grave. 

 

 

Et pour finir ( il est 00 h 20, j’ai plus fumé de clopes depuis 7 heures, et je me suis tapé un déménagement aujourd’hui ), « La clef » de Guillaume Nicloux. Perso, j’aime bien ce gars. Certains l’encensent, d’autres le flinguent, moi, j’attends qu’il fasse enfin son grand film. Bon, je n’ai pas vu le 1er de son espèce de trilogie, « Une affaire privée ». Mais le second, « Cette femme là », m’avait laissé une bonne impression, parce qu’il avait des plans splendides, parce qu’il baignait dans une réelle atmosphère, et que ce sont des choses assez rares pour être surlignées. Le rythme était un peu lent, soit, et le scénario pas des plus intéressants, m’enfin, les bases étaient bonnes et prometteuses. « La clef » est le troisième de la série. Déjà, il est inutile d’avoir vu les précédents, c’est bon à préciser. Et l’histoire est de celles qu’ont ne peut pas résumer sans trop en dévoiler. Disons juste qu’un trentenaire, Eric Vincent, enfant de la DASS, est contacté par un homme prétendant connaître son père. Par contre, ce que le film gagne en rythme et scénario, il le perd en fulgurances formelles et atmosphères ( hormis la première scène entre Rochefort et Canet, assez troublante ). Et surtout, j’ai eu l’impression que Nicloux a voulu faire un film à tiroir comme les fait si parfaitement Alejandro González Inárritu ( « Babel », « 21 grammes » ). Seulement, se taper Marie Gillain en femme d’Eric est parfois un calvaire, Thierry Lhermitte n‘est pas le grand acteur que tout le monde dit, et la dramaturgie d’Inárritu n’est pas accessible au premier venu. Mais l’effort est là, l’histoire ( mis à part une fin un peu longue ) tiens franchement la route, et Nicloux garde à mes yeux ce je ne sais quoi qui le sort du lot…

Publié dans Sorties DVD

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S
Gérard Krawczyk, il a aussi réalisé "je hais les acteurs "avec Michel Blanc !... Et il y a l'affiche d'un de ses films dans le couloir de mon boulot pile en face de ma salle...!Marrant !<br /> Biz
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