« Chéri, il faut que tu te calmes… » Sortie DVD Septembre 2008

Publié le par Wolf Tone

Toi, t’en as des vraiment bonnes. C’est la merde, mon amour. Suffit que je veuille vivre comme n’importe quel être sociable, que je veuille gagner ma vie honnêtement, pour que je me retrouve à ne pas pouvoir produire mon art de blogeur. Insupportable. Je veux un statut du critique émérite, je ne veux plus d’obligations sociales, non, laisses moi finir, je veux vivre ma vie, JE VEUX POUVOIR…

Sinon, comment ça va par chez vous ? Allez, mes mignons, torchons vite fait bien fait le sort des deux derniers films que je n’ai pas vu, hein, ça commence à faire long, et entamons cette dernière partie ( Yha ! ) avec « MR73 » de Olivier Marchal, le super flic derrière le vrai bon film qu’était « 36 Quai des Orfèvres ». Daniel Auteuil y incarne une nouvelle fois un flic à l’ancienne, mais un flic fatigué, qui part enquêter sur un tueur en série marseillais ( un coup à pourrir notre tourisme, ça ). Là bas, il retrouve aussi la pitchoune Justine ( Olivia Bonamy, dont la prestation dans le nanar cultissime « Bloody Mallory » doit encore être vachement lourd sur son CV ), dont les parents ont été tués par un fou qui sort de prison. J’viens de me relire, et je me rend compte qu’il faut vraiment que je continue de pomper les résumés de Allociné…Donc le père Marchal n’est plus à présenter, son précédent film fut une véritable bonne surprise, Auteuil reste un des meilleurs comédiens français, les images de la B.A. sont prometteuses, allez, emballé c’est pesé. Par contre, rien à dire sur « Angles d’attaque » de Pete Travis et son pitch de film politico-policier-parano, style on a buté le Président des USA, mais finalement c’était son sosie, mais au bout du compte on veut vraiment le tuer… Avec Dennis Quaid et Forest Whitaker, en plein dans une mode qui oscille entre « 24h » et les Jason Bourne, ce film n’est là que pour son réalisateur qui avait réalisé un très bon long sur le conflit nord-irlandais, « Omagh », et plus largement sur la difficulté des familles de victimes d’attentats à se faire entendre. Parallèle surprenant avec celui qui nous donna le film-étalon sur ce même conflit ( « Bloody Sunday » ), et qui réalisa deux des trois… Jason Bourne, Mister Greengrass en personne. Faut donc voir si la transition réussit aussi à ce rejeton de Travis.

Finissons avec deux films que j’ai vu, c’est pas trop tôt, mais avec une déception, et ça, c’est moins drôle… Celle de « Soyez sympas rembobinez » de Michel Gondry, hymne aux bricolos du 7ième art, à ces passionnés qui, avec deux bouts de ficelles et trois chewing gum, filment des histoires sans prétentions autres que celles d’exister. Epaulé par les toujours épatants Mos Def et Jack Black, aidé par un incroyablement toujours frais Danny Glover, notre frenchi que la Terre entière nous envie donne vie à un trio ultra attachant, des bras cassés nés à une époque qui ne leur correspond pas, une époque où le cinéma n’est plus qu’une affaire de gros sous ne laissant aucune place pour les artisans. Sur un pitch délirant ( après avoir été électrocuté, Jack Black efface toutes les vidéos de la boutique de Danny Glover, où travaille son pote Mos Def. Plus qu’une solution : refilmer tous ces « Robocop », « Ghostbuster » et autres « Leathal Weapon » avec les moyen du bord ), Gondry démarre son histoire avec une tendresse évidente pour ces trois là, flâne entre drôlerie et nostalgie, mais amorce la chute en nous balançant une accumulation de parodie de films cultes. Comble de tout, la poésie de cartons pâtes de ces « Science des rêves » et « Eternal sunshine of the spotless mind » ne fonctionne jamais à son plein rendement, nous laissant totalement sur notre faim. Du coup, ce qui aurait pu être un film léger un peu démarqué dans la filmographie de son auteur, deviens son premier échec artistique. Echec tout relatif quand même, principalement grâce à Def, Black et Grover, et à la pertinence des séquences hors tournages soi disant rigolos. Reste la fin, bien trop mélo pour toucher clairement sa cible… D’un autre côté, des plantages de cette trempe, je connais une masse de réalisateurs qui aimerait en avoir.

Arrive « L’orphelinat » de Juan Antonio Bayona ( Ola !!! un café con leche !!! Pardon… ) qui nous entraîne dans une énième histoire de maison qui fait peur, avec des fantômes tout plein, et un twist à la fin qui vous scotche au siège tellement le truc on le voit pas venir… A croire qu’ils ont déposé le brevet, en Espagne. Cette fois, c’est un couple qui veut ouvrir une maison d’accueil pour gosses dans un vieil orphelinat. Mais dès le jour d’ouverture, leur marmot de la famille disparaît. Brrrr… Non, en fait, si je suis cynique, là ( ou con, vous avez le choix ), c’est parce que le cinéma horrifique espagnol prend le chemin du ciné asiatique de pétoche, mis à part qu’il remplace la petite fille aux cheveux gras par des bâtisses hantées. Sinon, malgré le côté vachement convenu de l’intrigue, c’est tout de même une petite réussite. Belen Rueda est très convaincante en mère meurtrie, Roger Princep est un gosse tout à fait comme il faut pour le rôle, la maison a un charme indéniable, et hormis un problème de rythme dans son milieu, le métrage se regarde très facilement. Puis Bayona filme une histoire d’adultes qui doivent se mettre au niveau des enfants pour comprendre et démêler le mystère de la bâtisse. Du coup, il pervertit l’univers des jeux enfantins, parvenant à un équilibre très juste entre poésie et glauque, surtout lors de la séquence glaçante du « 1, 2, 3 Soleil » en fin de métrage. Plutôt pas mal pour un débutant, « L’orphelinat » est un premier pas prometteur pour un réalisateur clairement dans la lignée d’Amenabar et Balaguero.

Voilà. Maintenant, si vous le permettez, je vais disparaître. Comme ça. Pour fuir les assédics, les couples d’amis venant à la maison un soir où je veux écrire, les obligations de boulot, les copains qu’on se doit d’appeler pour être un chic type, je veux être une enflure, je veux devenir un ours, JE VEUX….

Publié dans Sorties DVD

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
T'inquiète t'es deja une enflure.....Non je plaisante mais bon......Te sens pas obligé d'appeler !:)
Répondre