« Chéri, ton sourire béat m’inquiète… » Sorties DVD Juillet Part 1

Publié le par Wolf Tone

« Chéri, ton sourire béat m’inquiète… » Sorties DVD Juillet Part 1

 

Eh bien, mes aïeux, qu’est c’qu’il est bourrin, le mois de Juillet ! Reste certainement des films à prévoir, mais pour l’instant, ça frappe dur ! C’est pas ma faute, cette fois, mais il faut bien le reconnaître, c’est pas fait pour me déplaire… Et vous voulez que je vous dise ? Une seule véritable purge, non, pas un grand moment de solitude comme « Rise » ou « Saw 4 », mais un sacré ratage tout de même. Mais certains d’entre vous renierons mon blog lorsqu’ils liront mon avis sur « Alien vs Predator : requiem » ; qu’importe, comme le hurlait le gosse de Clawfinger : « When I’ll grow up, there will be a day, when everybody has to do it my way », le moment du pouvoir est né un jour de Mai, lorsque, fébrile, Wolf Tone créa son blog… Alors vive « Death Sentence » et « AvsP 2 » ! Et pour vous, âmes trop sensibles pour tant de violence, restera un film, oui, un seul, le « Into the wild » de Sean Penn, peut être son moins bon, mais un Penn ne peut être mauvais, et celui là reste tout de même un grand moment de poésie, et une sacré tranche d’humanité…

 

DONC, qu’en est il vraiment du « Hitman » de Xavier Gens ? Cette tentative d’adaptation ciné d’un jeu à ce qui paraît excellent ( mon dernier jeu, c’était « Silent Hill 1 », je suis donc ce qui pourrai s’apparenter à un ignare… ) partait de l’idée alléchante de voir le père de « Frontières » aux manettes d’un gros B bourrin. Mais tant d’idées sont bonnes sur le papier, tant de projets sont des bombes en puissances… Non, cette histoire de tueur parfait manipulé par l’organisation qui l’a formaté pour le crime depuis sa plus tendre enfance est entre l’indigeste et le creux sans âmes, un truc qu’a dû coûter un gros paquet de fric et qui n’accouche que de cacahouètes. J’vais pas me le retaper pour en sortir les rares réussites ( j’ai le vague souvenir d’un combat entre le Hitman et deux de ces confrères dans un métro, qui avait réussi à me faire lever la paupière gauche ), mais, allez savoir pourquoi, la masse de ses défauts est encore très vivace dans mon esprit : un duo de flics vraiment TRES agaçant qui enquête avec toujours un train de retard, une absurde histoire de cœur entre le Hitman et une demoiselle de joie totalement improbable, un manque pas possible d’ampleur dans la mise en scène, n’en jetez plus, le compte est bon : et hop !, un freesbee de plus… Quelqu’un veux vraiment le rattraper ? C’est bien ce qu’il me semblait…

 

David Slade, lui, est bien plus enthousiasmant. Après un « Hard Candy » tordu et même trouble par moment ( un homme se fait séquestrer par une gamine qui le prend pour un pédophile… sans qu’on sache si c’est vrai ), il nous pond l’adaptation d’un comics pour adultes, « 30 days of night ». L’histoire d’un village de l’Alaska assailli par une horde de vampire alors qu’il s’apprête à vivre un mois sans soleil… Le film fait son buzz sur la toile, et tout le monde bave d’espoir. Parce que la référence du réalisateur pour son film n’est ni plus ni moins que LE maître de l’horreur des années 80 : John Carpenter. Quand j’ai lu ça pour la première fois, une larme a coulé doucement sur mon visage rêveur… Ah, « Fog », « The thing », « Prince of Darkness », des pelloches à trembler pendant 24 h.

C’est donc sûr de mon choix que je me cale dans mon siège, préparé pour le grand flash back en forme d’hémoglobine… Et je sors en maudissant la télé.

« 30 jours de nuit » n’est vraiment pas un mauvais film. La bande son oscille entre musique industrielle et plainte, Josh Hartnett est très convaincant dans le rôle du shérif « qui-flippe-mais-tient-son-rang », c’est parfois très gore, mais hormis deux ou trois plans chocs, sans surdose, et les attaques de vampires sont suffisamment sauvages pour faire fermer les yeux à votre voisin(e). Mais quand on voit la fulgurante beauté de certains plans, on se dit que Slade aurait pu faire mieux. Que ce soit celui d’ouverture et ce cargo pris dans les glaces, ou encore ce mouvement de caméra qui nous fait survoler les rues du village en plein chaos, on aperçoit ce qu’aurait pu être le film entre les mains de Carpenter. Car si l’élève cite son maître il est bien loin d’en avoir appris les leçons…


On ne plante pas sa caméra à 1 mètre voire moins de ses comédiens lorsqu’on veut faire ressentir que le danger est partout. On ne fait pas débouler les vampires dans le champ si on veut faire naître un sentiment d’oppression chez le spectateur. Les idées sont là : la mise à mort d’un des personnages avec lequel les vampires jouent comme des chats avec une souris aurait dû être un moment très fort du film si Slade avait appris les leçons de Big John : montrer les choses de manière fluide, calme, avec des mouvements souples en contradiction avec la sauvagerie de ce qui est montré ( méthode que Peckinpah avait poussé à l’extrême des années plus tôt avec ses ralentis en pleine tuerie ). Non, Slade filme « dans l’air du temps », avec des plans rapprochés et montés si rapidement par moment que l’action devient presque illisible. Il film comme un type qui vise les ados dont la culture filmique s’arrête à ce que le câble veut bien leur fournir. Alors que dans ces quelques plans aériens, Slade prouvent qu’il sait aussi faire de grandes et belles séquences…

Du coup, on ne peut pas dire que ce soit un mauvais film. Il est dans l’air du temps, l’air des « 24h chronos » et de la réalisation pour djeuns speedés aux jeux vidéos. Et je pense à Kundera pour qui « être dans le vent est une ambition de feuille morte » avant de me dire que, oui, je vais certainement me recaller « The Things » de Carpenter…

 

Arrive « Death Sentence ». Nick Hume ( Kevin Bacon ) est un homme noyé sous le bonheur : très belle femme ( Aisha Tyler, j’connaissais pas, mais elle est effectivement très belle ), beaux gosses, belle maison, boulot qui rapporte pépètes, non, ne plaignons pas Nick. Enfin, oui, mais seulement après le meurtre par un gang de son préféré d’aîné. Parce que du coup, rien ne va plus : la justice qui fait mal son boulot, une très belle femme ( Aisha Tyler, je ne co… Quoi ? Déjà dit ? ) en larme… Nick craque, et décide de se faire justice…

Difficile pour le coup de parler de « Death sentence » sans trop en dévoiler. Parce qu’il a tout les symptômes du film-à-message-qui-l-a-pas-fait-exprés. Qui a vu le 1er « Saw » sait que son réalisateur, James Wan, n’est pas un auteur à proprement parler. Efficacité toute relative de sa mise en scène lourdingue, scénario qui tient sur un papier à cigarette… Mais notre homme étonne la planète ciné lorsqu’il décide de quitter la franchise qui vole vers Saw 6 et Saw 7 à l’heure qu’il est. Non, monsieur veut faire de vrai film. Au lieu de ça, il nous pond « Dead Silence », la bouse sorti le mois dernier en DVD. Et voilà notre homme s’attaquer au sujet ultra délicat de la vengeance…

 « Death sentence » renvoie à 2 films auquel il s’apparente sous certains aspects. Bien entendu, le premier est « Un justicier dans la ville », où cette vieille trogne de Charles Bronson dégommait avec son gros flingue les méchants qui ont violés et torturés ( n’en jetez plus ! ) sa femme et sa fille. Pourtant, James Wan ne tire du film de Michael Winner que la trame de base et, bizarrement, l’aspect cuir et gros flingue de son gang. Fait d’autant plus étonnant que le 2nd film cité « malencontreusement » est l’excellent « Crossing Guard » de Sean Penn où Jack Nicholson s’apprête après six ans d’attente à venger la mort de sa fille en tuant son meurtrier sous le point de sortir de prison. A ce jeu, il réussit tout de même à rendre le personnage de Kevin Bacon ( toujours aussi excellent ) consistant, vrai. Peut-être pas profond, mais réellement pris par le doute et la douleur. Or deux choses le ramènent sur Terre : Penn film avant tout une histoire AVEC des personnages, et pas un personnage ET son histoire ( pas un seul rôle secondaire n’arrivent à rendre la pareil à Bacon, si ce n’est un John Goodman E-NOR-ME, mais trop peu présent ). Et surtout, Penn choisit de parler du désir de vengeance, et non de son exécution, et cela change tout.

Nous voilà donc avec un film hybride qui dépoussière le thème de la vengeance ( « Un justicier… » ), pour tenter de lui donner une crédibilité d’auteur ( « Crossing… » ), avec les tics fatiguant des bons gros films américains ( musique mélo collée sur des gens qui pleurent, ou regard qui tue avant de sortir son gros flingue, c’est au choix ). Un film qui, ne sachant pas où poser son cul, finit par délivrer un message étonnant pour une production américaine… Car Wan, dans un final surprenant, et à force de ne jamais être clair dans ses intentions ( le gang est composé de gros cons qu’on aime voir se faire dégommer, mais Kevin Bacon est suffisamment touchant dans sa douleur et surtout ses doutes pour que nous ayons envie qu’il retrouve la paix et arrête le massacre ), finit par nous dire que la violence, c’est pas si mal, suffit juste de l’assumer… Car si Nick Hume vit un tel cauchemar, c’est parce qu’il n’est pas assez habité par elle, parce qu’il n’assume pas son envie profonde de massacre ! « Le con, s’il avait moins douté, il aurait eu moins d’emmerdes », reste la pensée troublée du spectateur…

C’est donc ce doute du réalisateur si palpable à l’écran qui fait de « Death sentence » un film viscéral au sens propre du terme, comme si James Wan ressentait lui-même l’attirance / répulsion propre à la haine. Du coup notre réalisateur se retrouve responsable d’un film à message « par accident ». Et quand on voit l’ambiguïté dudit message, ça laisse assez perplexe…

 

 

Voici donc ze first part of July Dividi, et je me rends compte du travail qui m’attends, là, d’ici peu… Que ne ferais je pour vous guider, oh, Grand Dieu ! La croix est lourde, mais pas de plaisir sans souffrance : vous savoir des milliers à attendre en fumant clope sur clope le nouvel article de Wolf Tone et sa Dream Team, me donne littéralement des ailes… Alors oui, à bientôt, oui, je vous aime, oui, WE HOLD ZE NET !!!

 

Publié dans Sorties DVD

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