Koikyaociné ? Juin 2008
Ce que j’aime notre époque ! Je l’ai déjà dit ? Ah. Non, mais autant de films de genre, ça file la patate, non ? Bon, ok, tout n’est pas rose : je n’ai plus de vie sociale, Elodie prend peur chaque fois qu’elle me croise, baragouinant des mots comme « Films de chiotte… » ou « Trop fort, faut en parler, faut, fofofofo… », je reste là, devant mon clavier, parce que j’ai tant de choses à vous dire, tant d’amour à donner, parce que y a trop de films à voir, merde, j’vais me la jouer Enfants de Don Quichotte et planter ma tente devant l’UGC Bercy. Pourquoi j’aurais pas droit moi aussi à mon camping sauvage ?
Allez, planifions, mes enfants, prenons nos agendas ( ou nos PAD, bandes de bourges… ), et notons que…
Le 4 Juin, y a qu’un film, un seul, mais un film qui mériterait d’avoir le mois à lui tout seul : JCVD. Et c’est dingue, c’est certainement le film sur lequel j’ai le moins à dire… Après les pubs Virgin Mobile, on a l’impression que notre Jean Claude passe enfin de l’autodérision à la réhabilitation. Pathétique, touchant, les premières images sont phénoménales. Rien de plus à dire qu’un bravo qui, j’espère, sera repris unanimement. Parce que lorsque je vois l’extrait du site officiel (http://www.jcvd-lefilm.com/journal/?cat=3 ), j’ai pas envie de rire, j’ai envie de l’aimer.
Le 11 juin, là, c’est la galère, c’est le jour qu’il faut poser, quitte à tuer notre grand tante pour la troisième fois, ou falsifier un certificat médical : 3 films, ils veulent vraiment qu’on les rate ! Faîtes plutôt gicler le « Concert événement en 3d de Montana et Miley Circus » ! Mais qu’est ce qu’on en a à foutre ! Et « Skate or Die » ! Ben Die, ça fera de la place ! D’abord, y a « Midnight Meat Train », le nouveau 
film de celui qui nous donna l’hallucinant « Versus », Ryuhei Kitamura. Bon, il a fait aussi « Godzilla Final Wars », une bonne grosse purge, mais laissons lui une chance ! Un boucher du métro, serial killer sanguinolent, ça donne pas envie, ça ? Et si je vous dis qu’en plus, c’est produit par Clive Baker, d’après une des nouvelles de ses « Livres de sang », me dîtes pas que vous restez insensibles ! Et si je vous achevais en vous annonçant que le Maître Baker LUI-MÊME est content du résultat ! Faîtes pas vos rabats joie ! Seul hic : il est classé R, pour cause de scènes de violence dépassant celles des Saw et consorts… Vu le vide intersidéral de la franchise en question, c’est pas l’argument à mettre en avant… Mais Baker + Kitamura…
Puis arrive « Ruins », de Carter Smith. Un petit jeunot, qui dit des choses vachement cool du style « Ne vous méprenez pas : il ne s’agit pas d’un film de monstre, mais d’une histoire de survie » ( Mad Movies n°207 ). Comme je n’ai jamais vu de film de monstre sans un brin d’envie de survie de la part des protagonistes, mon cerveau s’embrume en essayant d’y voir plus clair… Ca raconte l’histoire de jeunes touristes américains ( aïe… ) se retrouvant piégé dans une pyramide maya en voulant secourir un des leurs. Pas un Maya, hein, mais un jeune américains. Le fait est que la bande annonce est tout de même pas mal, que le film bénéficie d’un bon buzz, et que, bizarrement, le mot « aventure » apparaît plus souvent que « Gore »… Puis il y a un nom au générique, de ceux qu’on retient jamais car faisant partie des techniciens : Darius Khondji, le chef op’ derrière « Seven ». Et ça, ça fleure bon l’image chiadée.
Viens le plat de résistance, le nouveau film de M. Night Shyamalan. Ah, là, je vais pas me faire de 
copains… Parce que, à force de lire forums, mails, et après quelques conversations, j’ai l’impression d’avoir un avis qui détonne grave avec beaucoup de monde. Rétrospective : « Sixième sens », un film classe mais qui ne se regarde qu’une seule fois. « Incassable » : meilleur film à ce jour sur le super héros en tant qu’humain. « Signes » : très bon film à la « Guerre des Mondes », mais avec une fin à la morale scabreuse. « Le village » : un manque incroyable de respect envers le cinéma de genre, avec en prime un twist éventé à la vitesse de l’éclair. « La jeune fille de l’eau » : le conte de fée traité comme le fût le super héros dans « Incassable », et en plus, le métrage le plus personnel et touchant du gus. Grosso merdo, hormis « Le village » dont le ratage a fait l’unanimité, je me sens assez à contre courant…ENFIN, le Monsieur grosse tête d’Hollywood, aux chevilles éléphantesques, est surtout un réalisateur doué mais totalement inégal. Jusqu’à ce jour, les pontes des studios se contentaient de compter les billets, et s’empêcher de remettre à sa place le réalisateur si narcissique qu’il en était devenu gerbant. Or, les chiffres de « La jeune fille de l’eau » ont été proche du catastrophique, et voilà que non seulement le Maître n’est plus en odeur de sainteté, mais en plus, aucune des grosses boîtes ne veulent de son nouveau scénario, « The Green Effect ». Il galère, il travaille, s’allonge peut être sur un divan, prend des RTT, et retape à la porte des gens qui décident.
Finalement, la Fox accepte, mais peut-être pas parce que Shyamalan a réécrit son scénario… Apparemment, l’homme a surtout mis de l’eau dans son vin, acceptant enfin les critiques et les idées extérieures, et prévoit même un classement R, chose totalement inattendu de celui qui fut le réalisateur du fantastique des familles.
Par contre, Monsieur aime toujours autant laisser planer le mystère sur ses scénarii. Ambiance apocalyptique, nature lâchant une toxine poussant au suicide, des survivants… La bande annonce dit juste ce qu’il faut pour donner envie. Et, moi, j’ai envie. J’sais pas, voir des ouvriers se laisser tomber de leur échafaudages, ça fait parti des bons arguments. Suis je malade ?
Arrive alors tranquillement, comme tous les ans, le 18 juin et son appel. Mais en l’an 2008, personne ne semble répondre présent… Ne parlons pas de « Speed Racer », le truc fluo des frères et sœurs Wachowski qui se prennent pour Rodriguez version « Spy Kids ». C’est pas beau, hein ? Holala, comme c’est pas beau…
Par contre, on va pousser un petit ( grand ) coup de gueule. Cela fait plusieurs mois que nous attendions avec une certaine impatience le nouveau film de Pascal Laugier, « Martyrs ». Son premier long, " Saint Ange ", loin d’être une purge, avait tout de même une patte, une couleur qu’il est bien rare de trouver dans le cinéma de genre français. Précédé d’une réputation assez sulfureuse, il semble continuer sur la lancée de films tels que « A l’intérieur » la bouse, et « Frontières » l’honnête. Nous aurions dû le voir en cette douce journée, mais voilà : le film vient de se taper un classement – de 18 ans, les projections à Cannes semblent ne pas avoir du tout convaincu, et du coup, Wild Bunch ( le distributeur ) a repoussé la sortie du film… Trop fort… On permet à des films comme la série des « Saw » de sortir en salle, on nous balance la merde immonde qu’est « A l’intérieur » comme étant une des preuves du renouveau du ciné français ( j’en pleure encore ), et parce que des projections au Marché du Film se passent mal, on annule une sortie prévue de longue date ? Après le bordel autour de « Frontières » de Xavier Gens, voilà que l’on nous remet le couvert…
Nous sommes sur la bonne voie. Après l’époque de « Haute Tension » et « Maléfique », après « Frontières » et « Eden Log » voire même « Ne le dis à personne » ou « 36 quais des Orfèvres », nous ne pouvons plus dire que le cinéma de genre n’existe pas en France. Mais ne nous faîtes pas des coups à la con de ce style…
ENFIN, BON, la vie continue, et le mois de Juin a encore un mercredi dans sa manche, le 25, avec 
« Diary of the dead » de ce bon vieux Romero. On le respecte, le mec, c’est indéniable : sa trilogie des « Morts Vivants » est un sacré morceaux de bravoure. Puis un jour, il s’est réveillé ( ou plutôt, Zack Snyder l’a fait avec son « Armées des morts » ), et il a cru bon rempilé… Grave erreur… « Land of the dead », c’est un peu comme « Ghost of Mars » de Carpenter, on y va en courant, et on en ressort en rasant les murs de honte… Alors excusez moi de ne pas bondir de joie devant la sortie de son « Diary… ». En plus, c’est tourné comme [Rec], qui fut tourné comme « Cloverfield », et tous de dire que c’est un hasard… Oh, j’irai, va, apparemment, il y a de la barbaque, des jeunes hystériques, des zombis tout mou comme au bon vieux temps… Mais en rasant les murs dés le départ. Moins de risque.