Critique " Bienvenue au Cottage "

Publié le par Wolf Tone

David et Peter, deux frangins continuellement en conflit, viennent d’enlever Tracey, belle-fille  ( et aussi belle fille sur-pulmoné… ) d’un gangster londonien, et se retrouvent dans un cottage pour organiser l’échange contre 100 000 livres. Mais bien entendu, rien ne va fonctionner comme prévu, de l’otage récalcitrante jusqu’à…

En dire plus, c’est raconter le film. En même temps, le film a tellement rien à raconter, que c’est pas très grave… Paul Andrew Williams nous avait déjà mis la puce à l’oreille lorsqu’il déclara qu’il n’aimait pas trop les films d’horreur. Alors pourquoi diable en faire un ? En l’occurrence, une tentative de comédie à la « Severance », avec un gros soupçon de frères Coen. Si vous continuez à lire ce billet, sachez que l’unique intérêt du film va être éventé, mais comme dit plus haut, on s’en fout, vu que je vous conseille franchement d’attendre patiemment de pouvoir vous le caler à la maison.


Alors bon, clairement, « The Cottage », c’est un peu comme si les frères Coen avait filmé l’intégralité de « Fargo » autour de la prise d’otage bordélique de Buscemi et Stormare. Puis, après une heure de métrage, imaginez un changement de cap à 360° style « Une nuit en enfer », avec un sous-sous-sous Leatherface à la place des vampires. A la limite, pourquoi pas, tout n’est qu’histoire de traitement, de finesse, ou de fun. L’emmerdant, c’est que Williams n’a réussi à atteindre aucun des 3. Déjà, faire un huit clos avec une mise en scène niveau – 3, c’est déjà un problème en soit. En plus, lui-même ( le réal’ ) s’amuse à claironner partout qu’il a écrit le scénario en une semaine. Il a raison de l’avouer, le gars, tant tout est totalement sans intérêt : Reece Shearsmith est usant en frangin pleurnichard, les dialogues sont à 3000 bornes de la finesse de « Fargo » ou du fun de Rodriguez, et l’élément fantastique ( un boogey man au masque en silicone tout pourri ) tombe comme ça, sans montée de la pression, ni même de second degré. Là où le Robert, aidé par son pote Tarantino, partait en roue libre et déconnait à donf’ dans sa partie « horrifique », Paul Andrew Williams lorgne plus vers le final burlesque style « Braindead ». Oui, mais n’est pas Peter Jackson qui veut, et les gags de ce Cottage tombent tous à l’eau et coulent bien, mais alors bien lourdement…


Reste le plaisir de voir Andy Serkis dans un rôle principal sans poil de gorille ni peau de lézard, et surtout de le trouver franchement bon, unique îlot de qualité dans ce méli-mélo indigeste… Ce qui reste surtout en tête, c’est que le Mister Williams a voulu se faire du fric en pondant une comédie gore, et qu’il nous a tout simplement pris pour des cons. Moi, ça va, j’ai une carte UGC, mais j’imagine la gueule du mec qui se tape j’sais pas combien de kilomètres ( le film n’a eu droit qu’à 78 copies France ), et claque près de 10€ pour un film qu’on lui a vendu comme étant une chouette perle so british ( comme le prétendent les gars de Mad Movies ). Ca me rappelle l’immonde « Wilderness », tout aussi anglais, tout aussi mauvais ( voir pire ), et qui reste encore un très bon film aux yeux de pas mal de monde. C’est ça, se taper de la merde à la téloche, les gars : ça en fout plein le cerveau…

Publié dans Critique Cinéma

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