Critique " L'incroyable Hulk "

Publié le par Wolf Tone

Bon. Je vais écrire un truc 100% ciné. Non, je précise, parce que j’ai eu droit à un cours en accéléré de Comics Marvel par Sam à la sortie du film, mais vu que ma culture dans le domaine est proche du 0, je ne vais pas faire l’affront aux connaisseurs en me la pétant plus haut que mon modeste postérieur. Ma vision du personnage de Hulk sera donc strictement la mienne, d’un point de vue dramaturgique ( et ce fut d’ailleurs aussi le choix de Leterrier, apparement ), et non pas celle donnée par les bédés US. Le Docteur Banner ( Edward Norton, franchement moyen ) est parti se planquer dans une favela et d’une, pour échapper à la traque du Général Ross ( William Hurt, pas meilleur ), et de deux, pour apprendre tranquille dans son coin à contrôler ses pulsions destructrices. Mais, bien entendu, il va être retrouvé, traqué, pourchassé… par Ross et sa nouvelle recrue, le soldat Bronsky ( Tim Roth, un chouia meilleur que le reste du casting ).

Alors, bon, j’avoue, après un générique à mes yeux loupé, le début est assez bien foutu : la débrouillardise de Banner, de très beaux plans de la favela, on y croit, ça roule. Puis débarque la clique à Ross, et ça commence déjà à montrer ses limites. Choisir une favela en guise de lieu de retraite, c’est une vachement bonne idée, mais comme la totalité de celles qui s’enfileront le long du film, elle est totalement sous exploitée. Non, c’est vrai, le moindre flic de choc se pointant là dedans risque sa peau, et là, on a droit à tout un commando qui tire et cavale en toute liberté. Bien entendu, il y a une part de vrai, on est pas obligé non plus de se faire buter à chaque coin de ruelle, mais un brin de tension en plus, ça fait pas de mal… Surtout lorsque les défauts sont largement supérieurs en nombre.

Parce que « L’incroyable Hulk » de Leterrier, c’est pas loin d’être ce qui se fait de moins bien en terme de super héros au ciné. Oh, non, ce n’est pas non plus au niveau d’un « Dardevil » ou d’un « 4 fantastiques », mais il a le malheur de passer après les bombes « Batman Begins », « Spiderman », « Hellboy » et consorts. Déjà, Leterrier, ce n’est pas, et ce ne sera jamais Nolan, Raimi ou Del Toro. Ce mec film plat, n’a pas de notion de gestion de l’espace ( hormis le combat final entre Hulk et l’Abomination, et encore, tout n’est qu’un immense bordel ), et torche ses moments intimistes sans jamais vraiment nous impliquer. C’est pas parce qu’on fait un film dit grand public qu’il faut faire dans le minimum syndical, un brin d’implication s’impose ( le tout récent « IronMan » en est la preuve, idem avec le « Hancock » ). Du coup, on a droit à l’ensemble de l’armée US qui dézingue tout dans un campus universitaire ( vu comme c’est l’anarchie, j’suis certain qu’ils ont du s’entretuer ), un scène entière pompée sur le « King Kong » de Jackson, l’émotion en moins ( ça le fait déjà beaucoup moins ), bref, nous ne sommes jamais vraiment dedans, toujours avec la sale impression de regarder une coquille vide.

Puis il y a le point de vue du mec qui connaît rien aux comics, mais qui imagine ce que ça peut bien faire d’être un monstre avec une conscience humaine. Depuis « Blade » premier du nom ( 1998, 10 ans quand même ), le super héros freak a pris de l’ampleur, de l’épaisseur ( Hellboy, Wolverine, même la Chose eut droit à un traitement honnête ). Dans « L’incroyable Hulk », on sent bien que c’est le chemin qu’essaie de prendre le scénario de Zak Penn ( le gars derrière le scénar’ de l’excellent « Last Action Hero » de McTiernan, mais qui chute au fil du temps, au point de pondre des trucs comme « Elektra » ou « Xmen : l’affrontement final » ), mais au lieu de prendre le sentier de campagne qui aide à la découverte, il nous mène sur une autoroute toute plate où les sentiments défilent sans jamais nous atteindre. A mes yeux, Hulk est un être humain touché par la malédiction ( d’où ma précision au début de ce texte ), avec un énorme potentiel dramatique, voire tragique. Potentiel qui, vous l’aurez bien compris, ne dépasse jamais l’exercice de respiration pour calmer ses pulsations cardiaques… Bon, j’suis peut être un peu méchant, mais pas si loin de la réalité.

Enfin, là, je m’étale, alors que le film ne le mérite pas vraiment : au bout du compte, il n’est qu’un blockbuster bas du bulbe, film sans la moindre implication, et avec un casting qui se la coule douce pour pouvoir payer ses impôts sans trop se faire chier.

Reste une question, à ceux qui auront vu « L’incroyable Hulk » et « IronMan » : quelle cohérence aura ce qui ressemble de plus en plus à la mise en place du S.H.I.E.L.D ? Parce que lorsqu’on voit le grand écart entre les deux films ( le second reste tout de même une très bonne surprise ), il y a de quoi flipper, non ? Rendez vous au prochain numéro, pour l’instant, on est dans du 50 / 50…

 

P.S. : Mea culpa Sam : Leterrier n’a effectivement pas fait « Le baiser mortel du Dragon ». Putain, alzheimer approche…

Publié dans Critique Cinéma

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